L'Europe dans la mondialisation
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L'Europe dans la mondialisation
Au début, le monde occidental s’est laissé enivrer par la mondialisation.
Il faut maintenant tirer les enseignements de cette succession de crises. Ce n’est pas la mondialisation qui est à l’origine des crises. C’est une mondialisation sans règles, une mondialisation où tout est permis, dumping social, dumping fiscal, dumping écologique, une mondialisation qui a mis le profit au-dessus de l’humain et substitué le pouvoir impersonnel des marchés à celui des peuples et des Etats.
Dans cette mondialisation-là, les pays occidentaux, avec leurs lois, avec leurs principes, avec leur niveau de protection sociale, ne pouvaient résister. Aussi ont-ils réagi par l’endettement public pour continuer à financer leurs modèles sociaux, et par la financiarisation de l’économie pour gagner, dans l’économie virtuelle, ce qu’ils ne pouvaient plus obtenir dans l’économie réelle de moins en moins compétitive. Ces bases étaient malsaines. L’endettement des pays développés a servi à masquer la stagnation du pouvoir d’achat. Il a été le terreau de la spéculation financière. Au lieu de gagner de l’argent en créant de la valeur par des innovations, des découvertes, de nouveaux produits, on pouvait en gagner davantage en la détruisant à coup de hedge funds, titrisation, spéculations acrobatiques ou dépeçages d’entreprises. Dans ces conditions, la crise ne pouvait qu’arriver et elle arriva avec ses conséquences en chaîne.
Dans cette mondialisation-là, les pays occidentaux, avec leurs lois, avec leurs principes, avec leur niveau de protection sociale, ne pouvaient résister. Aussi ont-ils réagi par l’endettement public pour continuer à financer leurs modèles sociaux, et par la financiarisation de l’économie pour gagner, dans l’économie virtuelle, ce qu’ils ne pouvaient plus obtenir dans l’économie réelle de moins en moins compétitive. Ces bases étaient malsaines. L’endettement des pays développés a servi à masquer la stagnation du pouvoir d’achat. Il a été le terreau de la spéculation financière. Au lieu de gagner de l’argent en créant de la valeur par des innovations, des découvertes, de nouveaux produits, on pouvait en gagner davantage en la détruisant à coup de hedge funds, titrisation, spéculations acrobatiques ou dépeçages d’entreprises. Dans ces conditions, la crise ne pouvait qu’arriver et elle arriva avec ses conséquences en chaîne.
Re: L'Europe dans la mondialisation
Ce n’est pas ainsi que le monde occidental aurait dû réagir à la mondialisation. Mais, au début, il s’est laissé enivrer par elle. Nous avons vu l’immense progrès qu’elle représentait pour les peuples qui allaient pouvoir accéder au même niveau de richesses que nous. Nous avons cru à la paix universelle. Nous n’avons pas vu la brutalité du choc qu’entraîneraient pour les économies occidentales les écarts de salaires et de protection sociale. Nous avons cru que nous pourrions résister par la seule innovation, les seuls services, la seule finance… Nous avons tardé à comprendre que, si la mondialisation faisait des gagnants dans nos pays, elle faisait aussi des perdants, ceux qui sont les moins qualifiés, ceux qui voient les usines se fermer et les emplois se délocaliser, ceux dont les salaires sont tirés vers le bas et dont les compétences deviennent inutiles. Nous n’avons pas vu certaines inégalités se creuser, avec des traders et des dirigeants d’entreprise qui se sont mis à gagner des salaires invraisemblables. Nous n’avons pas vu, et la France moins que les autres, que nous avions aussi des faiblesses, qu’à la faveur de la longue période de croissance des Trente Glorieuses, nous nous étions partiellement endormis dans un niveau de confort jamais atteint par nos sociétés. Nous n’avons pas anticipé que d’autres pays pourraient un jour nous dépasser.
L’Europe devait nous protéger
L’Europe devait nous protéger, elle a aggravé notre exposition à la mondialisation.
Ces erreurs, l’Europe les a commises plus que toutes les autres régions du monde. L’Europe devait nous protéger, elle a aggravé notre exposition à la mondialisation. Dans l’euphorie de la chute du mur de Berlin, l’Europe a cru à la fin de l’histoire. La Commission, qui avait joué un rôle essentiel pour construire l’Union européenne, s’est transformée en un cénacle technocratique et coupé des peuples. Elle s’est mise à accumuler les normes sans que les pays puissent réagir, divisés qu’ils étaient par un élargissement trop rapide qui les avait mis trop nombreux et trop hétérogènes autour de la table. L’Europe s’est cru investie du devoir d’être le meilleur élève de la mondialisation, celui dont les frontières devaient être les plus ouvertes et l’économie la plus dérégulée.
Je suis un Européen convaincu. Toute ma vie, je me suis battu en faveur de la construction européenne. Je ne connais pas de plus grand projet politique et de plus bel idéal humaniste que celui qui a conduit les Européens à surmonter leurs haines et leurs souffrances pour faire de leur continent meurtri par les guerres un continent de paix et de culture. Mais si pendant tant d’années, l’Europe a soulevé tant d’espérance, c’est parce qu’elle incarnait pour les peuples plus de sécurité et plus de prospérité. Il faut retrouver le but initial du projet européen.
Je suis un Européen convaincu. Toute ma vie, je me suis battu en faveur de la construction européenne. Je ne connais pas de plus grand projet politique et de plus bel idéal humaniste que celui qui a conduit les Européens à surmonter leurs haines et leurs souffrances pour faire de leur continent meurtri par les guerres un continent de paix et de culture. Mais si pendant tant d’années, l’Europe a soulevé tant d’espérance, c’est parce qu’elle incarnait pour les peuples plus de sécurité et plus de prospérité. Il faut retrouver le but initial du projet européen.
L’enjeu
L’enjeu est de réconcilier les gagnants et les perdants de la mondialisation.
Refuser la mondialisation est une incantation. Depuis le XVIe siècle, la France est un pays ouvert, qui tient sa place au coeur du monde. La Chine, l’Inde, le Brésil, les Etats-Unis s’arrêteraient-ils de produire, d’étudier, d’innover, d’échanger parce que nous aurions décidé de nous extraire de la vie du monde ? Qui achèterait nos voitures, nos avions, nos produits industriels et agricoles, nos produits de luxe, notre cinéma ? Avec quels partenaires nos chercheurs, nos universitaires, nos intellectuels échangeraient-ils ? Cela n’aurait évidemment aucun sens. Notre modèle ne peut pas être celui de la Corée du Nord.
Je veux dire à nos chercheurs, à nos industriels, à nos créateurs, à tous les natifs du numérique, à tous ces Français de France ou expatriés qui sont aux avant-postes de la mondialisation et qui chaque jour donnent à notre pays d’immenses succès dans de multiples secteurs : la France vous doit beaucoup, la France restera un pays ouvert.
Mais je veux dire aussi aux blessés de la mondialisation, à ceux qui subissent les délocalisations, à ceux dont les salaires stagnent, à ceux qui ont peur du déclassement, à ceux qui craignent que leurs enfants vivent moins bien qu’eux, que nous allons nous défendre dans la mondialisation.
La France rassemblée, c’est une France qui réconcilie les gagnants et les perdants de la mondialisation, en permettant aux premiers de réaliser leurs rêves de conquête dans un monde ouvert, et aux seconds d’être protégés et de préserver leur mode de vie. C’est pour cela que la France doit être forte : forte pour encourager, accompagner, inciter ceux qui font gagner la France dans la mondialisation, et forte pour protéger ceux qui sont menacés par elle et leur rendre la capacité de maîtriser eux aussi leur destin. Voilà l’enjeu essentiel des prochaines années pour la France.
Je veux dire à nos chercheurs, à nos industriels, à nos créateurs, à tous les natifs du numérique, à tous ces Français de France ou expatriés qui sont aux avant-postes de la mondialisation et qui chaque jour donnent à notre pays d’immenses succès dans de multiples secteurs : la France vous doit beaucoup, la France restera un pays ouvert.
Mais je veux dire aussi aux blessés de la mondialisation, à ceux qui subissent les délocalisations, à ceux dont les salaires stagnent, à ceux qui ont peur du déclassement, à ceux qui craignent que leurs enfants vivent moins bien qu’eux, que nous allons nous défendre dans la mondialisation.
La France rassemblée, c’est une France qui réconcilie les gagnants et les perdants de la mondialisation, en permettant aux premiers de réaliser leurs rêves de conquête dans un monde ouvert, et aux seconds d’être protégés et de préserver leur mode de vie. C’est pour cela que la France doit être forte : forte pour encourager, accompagner, inciter ceux qui font gagner la France dans la mondialisation, et forte pour protéger ceux qui sont menacés par elle et leur rendre la capacité de maîtriser eux aussi leur destin. Voilà l’enjeu essentiel des prochaines années pour la France.
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