Pourquoi j’ai voté pour Nicolas Sarkozy en 2007

J'ai été professeur des écoles. J'ai toujours pensé que la majorité des élèves peut suivre une scolarité sans que l'enseignant soit déterminant dans leur réussite ; ne dit-on pas avec une part de vérité que les bons élèves sont intelligents et que les mauvais le sont par la faute des maîtres ?
Les autres, plus ou moins nombreux selon les classes, ont besoin du talent et de la motivation du maître pour s’extraire de la ‘’spirale de l’échec’’... On leur a tant répété qu’ils n’ont aucun talent !

La plupart des enseignants concentrent leur énergie à faire avancer les élèves lambda. Quand ils ne se contentent pas de faire travailler les meilleurs. Quel gaspillage de compétences ! C’est vrai qu’on obtient avec eux des résultats plus remarquables par les Inspecteurs, garantie pour l’enseignant d’un avancement plus rapide.
A contrario, pendant de longues années, j'ai patiemment amené de nombreux élèves à révéler leurs capacités. Je suis très fier d'avoir appris à lire - à plus de 10 ans - à une enfant qui avait été classée... débile, par le système.
Je suis heureux d'avoir pris la décision de placer à un mètre du tableau une enfant qui ne voyait presque rien au delà, ce qui lui a suffi pour, à 8 ans, faire ses premiers pas dans les apprentissages de base. J'ai eu de belles réussites avec les élèves en grande difficulté parce que j'ai mis le gros de mon énergie au service de ceux-là sans négliger les plus doués.
Pour tout cela je me permets de revendiquer mon orientation à gauche.

Un enseignant de gauche, pour moi, c'est cela : Il donne à tous les faibles qui en ont envie la chance de progresser, et à ceux qui ont baissé les bras le bonheur de retrouver la motivation.

Eh bien je me trompais lourdement. Pour la grande majorité d'entre eux, les hommes politiques, de gauche comme de droite, ont choisi une orientation non par conviction, mais par opportunité.
J'ai compris dès 1982 que le bien du peuple n'était pas le but recherché par Monsieur Mitterrand et ses amis. Ces gens-là ont été de brillants orateurs - ce n'est même plus le cas aujourd'hui - et nous ont fait avaler bien des couleuvres ! Sous l'égide des socialistes, pendant que ces messieurs sont devenus très riches en peu de temps j'ai vu bien des maux devenir autant de plaies pour mon pays...

Nous n'avons jamais vu autant de mendiants que pendant cette période - alors qu'on se serait plutôt attendu à une amélioration dans ce domaine.
J'ai vu l'assistanat se développer parce que la lutte contre le chômage bénéficiait uniquement d'un traitement social et souffrait parallèlement de décisions catastrophiques sur le plan économique.
Augmenter le nombre de fonctionnaires de manière exponentielle a été une décision extrêmement préjudiciable pour la France (à partir du jour où on les embauche, les contribuables les paient pendant 65/70 ans).
On voit aujourd'hui que la Grèce va avoir du mal à se relever de ce traitement irresponsable. Ça a été une façon ridicule de faire croire aux Français que le chômage diminuait. Juste un exemple : j'ai une cousine employée à la DDE qui se plaignait ... de n'avoir qu'une heure de travail par jour ! Ou était-ce par semaine ? je ne suis plus certain.
Sans parler de la réduction du temps de travail à 35 heures qui a amené des milliers de délocalisations qui se sont traduites par les innombrables friches industrielles que l'on peut voir dès que l'on sort des autoroutes.
Assister une personne qui ne peut pas travailler, quelle qu'en soit la raison, c'est un devoir. Mais installer une personne dans un assistanat prolongé sans exiger aucune contrepartie est criminel ! Cela l'amène à penser qu'elle n'a aucun talent. C'est scandaleux de traiter le chômage de cette manière.

Encore plus grave : alors que la France, terre d'asile par essence, ce dont on pouvait à juste titre être fier, la France avait réussi à intégrer d'innombrables étrangers d’ethnies très diverses qui venaient chercher du travail, si courageux, d'ailleurs que nombre d’entre eux ont réussi ce qu'ils ont entrepris, pendant les années 80-2000 on a vu des centaines de milliers d'immigrés venir profiter de cet assistanat. Soit consciemment, soit pour le plus grand nombre abusés par la mafia des passeurs. Logés dans l'urgence dans des ghettos infâmes, ils sont devenus des petits soldats enrôlés par les dealers et autres trafiquants dans des zones désertées par la République. D'où la montée inexorable du racisme et des mouvements populistes.

Les idées de gauche sont généreuses mais détournées au profit d'élus opportunistes elles sont devenues exécrables. J'en suis arrivé à la conclusion que la gauche dans l'opposition, c'est très efficace pour agiter le chiffon rouge et obliger la droite au pouvoir à prendre des mesures sociales. Mais la gauche au pouvoir, c'est une catastrophe induite par l'incompétence et par le détournement des moyens d'action au profit des décideurs. C'est pourquoi j'ai décidé de voter pour Nicolas Sarkozy en 2007.
Il n'y a aucune personne de valeur à gauche, en tout cas celles qu'on entend s'exprimer.